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Les usines du cauchemar. Rythme et langage du travail collectif

Stefano Colangelo

Résumé

Cette communication essaie d’examiner la présence thématique du travail collectif dans la production poétique italienne des années 1960-1980, dans le but d’établir une typologie des ressources rythmiques et métriques communes à plusieurs réalisations poétiques des thèmes connectés au travail en usine : le malaise social et privé, le cadre historique des luttes ouvrières, l’aliénation provenant du partage systématique du travail.

Au lieu d’esthétiser l’image du travailleur ou de réduire la poétique du travail à une sorte de célébration rituelle, l’expression poétique a enregistré dans certains exemples des années Soixante et Soixante-dix, et même plus tard (particulièrement dans l’oeuvre de Pagliarani, Balestrini, Di Ruscio, et puis d’autres, comme Brugnaro et Franzin) la mise en place du rythme - réalisé par des solutions métriques et des figures d’imitation, à la fois périodiques et irrégulières - du travail en usine ; rythme entendu, lui-mȇme, comme moyen de connaissance et parfois d’accusation, et généralement comme représentation directe d’un état d’esclavage économique et moral souffert par l’ouvrier, réduit à un mécanisme d’enrichissement de ses oppresseurs.

Le conflit idéologique, qui a conduit aux années de plomb et à la stratégie du surmenage et de la terreur, a été exercé en Italie premièrement à l’intérieur des usines : c’est pourquoi l’accès de la composition poétique dans ces endroits a permis l’usage de nombre de moyens d’expression, liés d’un côté aux expérimentations des avant-gardes, et doués, d’un autre, d’implications politiques tout à fait nouvelles, dont la mise à jour sera l’objectif de notre analyse.